Le Centre de Tri [Cadre de Jeu]

Construit au début du XXème siècle dans un style néo-gothique un peu macabre, le Centre de Tri est aujourd'hui un bâtiment isolé de la petite couronne, caché par le paravent gris d'une banlieue HLM. Une construction plus moderne a été accolée à cette espèce de manoir, contenant les infrastructures de transbordement ( le « transbo » comme on dit en patois PTTiste). C'est un bâtiment de tôle flanquée d'unes estrade surélevée en béton servant à charger et décharger les camions. Une route au macadam en patchwork, une pelouse étriquée et un grand sigle « La Poste » sur une tôle émaillée, complètent ce décor enchanteur.

Autrefois carrefour obligé de toutes les lettres venant de l'Est parisien, le Centre de Tri a peu à peu été supplanté par des infrastructures plus grandes et plus efficaces. Le personnel à été réduit à sa plus stricte expression dans les années 80 et le bâtiment historique commence à se délabrer. La lente désaffection des lieux commence à attirer la jeunesse locale désœuvrée, qui n'hésite pas à taguer les murs voire à squatter sous le porche.

Pourtant le Centre de Tri conserve une certaine utilité. Il est le dernier lieu de stockage des lettres n'ayant pas atteint leurs destinataires (que le destinataire ait déménagé sans faire suivre son courrier, qu'il soit décédé, que l'adresse soit illisible, etc...). Ces lettres sont archivés dans les sous-sols du Centre. Néanmoins une infime partie du courrier continue d'être triée ici, essentiellement à destination et en provenance des communes proches. Cela suffit à fournir du travail aux deux trieuses automatiques et aux sept employés réguliers.

Trois démons y travaillent, dissimulant sous leur couverture de bons fonctionnaires des postes, un vaste réseau de distribution de messages officiels de la hiérarchie infernale. Ce haut lieu de la vie satanique d'avant-guerre est lui aussi progressivement tombé dans l'oubli à mesure que les nouvelles techniques de communication voyaient le jour. Même les forces du Bien en sont venue à croire que le Centre de Tri avait été désaffecté de toute tête de pont efficace pour les gros rougeauds.


Le tour du propriétaire :

Le manoir est construit autour d'un vaste hall rectangulaire occupant toute la hauteur du bâtiment évoquant un hall de gare. Une série de quatre vitraux ornent le mur sud et donne son surnom de Notre-Dame des PTT, une femme en toge y distribue des lettres, transmet des messages ou transporte des colis. Ironie fait sourire les forces démoniaques.

Le reste du rez-de-chaussée est occupé par les deux machines de tri. La 1er est pourvue d'un lecteur optique pour les codes postaux dactylographiés, la seconde nécessite un employé supplémentaire. Les trieuses sont vieilles et, quand elles ne s'enrayent pas, ont tendance à cracher les lettres à 5m, voir à les déchirer dans le sens de la longueur. Derrière, près de la cour, un petit espace sert au triage des rares colis.

A l'étage supérieur, en mezzanine, se trouvent quatre bureaux étroits aux portes vitrées. Il sont occupés respectivement par Monsieur Fabien, Aurélie, la permanence CGT et une petite cafète/salle de pause.

Les caves s'étendent sous toute la surface du manoir et sont dans le même style architectural avec des voûtes en ogive. Deux petits magasins servent à entreposer le matériel de rechange (ampoules, caissettes, timbreuses de secours, etc). Le reste de la surface est occupé par des étagères où sont rangées les quelques six cent mille lettre non abouties. Des néons orange y ont été installés récemment.

Le second bâtiment, le transbo, a été construit à l'extrémité du tapis roulant et abrite un seul vaste espace sous son toit de tôle. Les caissettes de lettres sont vidées dans de gros sacs en toile de jute, qui sont entreposés en fonction de leur destination en face de grandes portes coulissantes. Tout les jours ou tout les deux jours, un camion vient les récupérer.


Comment ça marche:

Pour les humains, le Centre de Tri est un endroit certes un peu isolé et ralenti, mais fidèle à la grande tradition PTTique. Les employés y viennent paresseusement faire leurs sept heures de présence quotidienne, en se relayant pour assurer une présence du lundi au samedi. Quatre personnes se chargent du bon déroulement des opérations au transbo. Monsieur Fabien et Aurélie s'occupent de toutes les tâches administratives.

Du côté démoniaque, c'est un peu plus compliqué. Les messages officiels arrivent par deux biais : les lettres normales et les envois spéciaux. C'est Gilbert qui est chargé de faire le tri et de les classer par supérieurs. Aurélie prend son petit vélo bleu et jaune tout les matins pour faire le tour des boîtes aux lettres des démons du secteur.
La hiérarchie essaie de maintenir la présence d'au moins une unité d'intervention dans le Centre toute l'année mais ça fait plus de deux ans qu'aucune équipe n'y a été affectée...

Monsieur Fabien, Grade 2 de chez Baalberith (Prince-Démon des messagers)

Il est le grand chef papou du Centre de Tri. Incarné au milieu du 19ème siècle, il fait partie du club des vétérans démoniaques de Paris. Pressenti pour devenir Grade 3 à l'usure, il a lui-même fossoyé ses perspectives de carrière en acceptant le poste administratif au Centre de Tri depuis 1970.

C'est un homme d'une cinquantaine d'années aux cheveux poivre et sel, peu corpulent, à la bonne bouille riante de Papy Brossard. De gros sourcils broussailleux et d'antique lunettes demi-lunes ajoutent à cette dégaine de petit père sympatoche. Il porte des gilets en velours défraichis, une moustache jaunie par le tabac et une casquette en tissu pour dissimuler sa calvitie avancée.

Monsieur Fabien est un démon expérimenté et chaleureux. Il est connu pour ses bons mots, son tact et sa fidélité en amitié. Il parle avec la voix de Jean Gabin et personne ne peut se vanter de l'avoir vu énervé. Enfin, deux tics viennent compléter ce tableau : il passe son temps à rallumer la même vieille pipe de tabac rance et ne peut s'empêcher de raconter perpétuellement la même anecdote.

Talents notoires :
Métier (administration) 7
Discussion 6
Raconter toujours la même anecdote 3
Rallumer sa pipe 2

Impressions faite au PNJ par les PJ's
Chastety    2+

Son rôle auprès des PJ's:
- Responsable de Mission
- Contact avec la hiérarchie Démoniaque


Gilbert, grade 1 chez Morax (Prince-Démon des Arts)

Il est officiellement le représentant CGT. Officieusement, c'est lui qui est chargée de dépouiller les messages démoniaques qui arrivent au Centre de Tri.

C'est un solide black d'une quarantaine d'années, portant un petit bouc décoloré du meilleur effet et une paire de lunette à monture dorée. Il travaille ici depuis plus de 40 ans grâce au piston de Monsieur Fabien. Il a désormais le cul au chaud dans une planque de l'administration démoniaque et aucune envie de reprendre du service actif. En bon fonctionnaire syndiqué qu'il est, il ne commence réellement à bosser qu’après avoir bu trois thés au citron à la machine à café.

Gilbert à deux passions dans la vie : les lettres inabouties et la poésie précieuse. Il est lui-même un poète médiocre mais éclairé, comme il dit.

Talents notoires :
Tartiner de la poésie 7
Trier du courrier 3
Chanter en haute-contre 3
Conduite 4


Aurélie, grade chez 0 chez Baalberith (Prince-Démon des messagers)

Aurélie est la petite nouvelle de l'équipe, venue remplacer la défunte Vanessa en janvier 1998. Elle occupe le poste de secrétaire de direction.

C'est une exubérante brunette d'une trentaine d'années, aux bonnes joues rouges et aux yeux de génisse étonnée. Ses notions vestimentaires sont pour le moins approximatives et elle peut porter sans honte des pantalons pattes d'éléphant orange, des chaussures lustrées de collégienne japonaise et deux longues nattes à la Heidi. Sa bonne bouille et ses éternels sourires sont appréciés de tous, humains comme démons. Seul ombre au tableau : une voix très crispante !

Aurélie de supporte pas d'être inactive et occupe ses temps morts par diverses activités (tout comme son temps de travail) : raconter des ragots, se limer les ongles, discuter chiffon, papoter, tailler le bout de gras.

Talents notoires :
Métier (administration) 3
Baratin 4+
Hobby (vélo) 3
« Hihi » 4
« Nân sans dec ?! » 3

 
Les humains du Centre : Christion, Lucette, Gérard et Patrick

Ils ont entre 35 et 45 ans, le teint grisâtre et le nez rose à force de boire des canettes pendant les pauses.

Christian et Lucette sont les deux plus anciens et bossent ici depuis 15ans. Tous deux fument les mêmes gitanes maïs sans filtre et la rumeur veut qu'ils aient eu une aventure ensemble sous la trieuse automatique.

Gérard est un grand échalas binoclard, si peu bavard qu'on le croirait limite débile. Il confectionne dans le secret de sa chambre d'adolescent très attardé de splendides constructions en papier plié. Au travail, il envoie régulièrement des petits bateaux de papier au transbo par tapis roulant.

Patrick est un ancien conducteur de poids lourds ayant perdu son permis suite à un accident stupide (dont il était malheureusement responsable...). Trapu et moustachu, il n'est pas le dernier pour raconter des histoires salasses.

Talents notoires:
Trier du courrier 3
Squatter la machine à café  3
Raconter des blagues racistes 3 pour Christian
Peindre des banderoles hideuses 3 pour Lucette
Hobby (origami) 3 pour Gérard
Conduite en état d'ivresse 3 pour Patrick


Les Cailleras : Jesse, Mickael, Azedine et les autres

Venus des deux cités toutes proches, ces petits sauvageons ont entre 14 et 17 ans. Ils se déplacent par groupe de trois ou quatre et viennent squatter depuis que Sarkozy les a virés de leurs cages d'escalier. Leur principales activité consiste à vider des canettes de Kro volées au Leader Price du coin, à fumer des cigarettes de leur confection et à faire des concours de rots.

Ils ne sont pas bien méchants, mais on tendance à prendre mal toute manifestation d'autorité (de « vous pourriez pas aller ailleurs ? » à « foutez le camp, bande de vauriens ! » ). Ils aboient plus fort qu'ils ne mordent et, s'ils sont obligés de se battre se sera sans conviction.

Talents notoires :
Boire des binouzes 3
« Ta mère la grosse pute » 2